Consentement


Le consentement est un espace de reflexion intense dans les milieux de la sexualité ouverte (bdsm, kinky, tantra, libertinage...), mais aussi au sein des duos/trios/cellules, ou tout bêtement au cœur même de la société en général. Il amène à un constat binaire : on ne touche pas le corps d'autrui sans son autorisation, point. 

Oui mais...il est vital d'aller plus loin, d'approfondir ces questions, d'assainir ces pratiques.

Et donc, il faut décortiquer le principe même du consentement, car occasionnellement, ce dernier peut habiller d'autres principes, comme ceux de la sidération ou plus couramment, celui de la passivité sacrificielle : une personne fragile (voire perturbée), dans un état d'égarement psychique, est-elle en capacité de consentir ? Quel est le sens de la maîtrise si une autre personne profite d'une fêlure présente mais non visible ? Quels sont alors les enjeux de la domination/soumission ? L'effet de groupe lors d'une soirée, permet-elle l'expression d'un "non" ferme et puissant ? 

Savoir se désengager d'une situation n'est pas inné, c'est un apprentissage long et difficile pour certains-nes : changer d'avis, dire non finalement alors que l'on vient de consentir, ne pas oser affirmer son état d'être présent, être paralysé par l'idée qu'il n'est pas juste de notre part de se refuser à l'autre, être convaincu que le don de soi est la seule issue, que c'est une obligation...à partir de ces notions très subtiles et mouvantes, que vaut alors le consentement ? 

La passivité sacrificielle évoquée plus haut, est l'une des mines explosives qui doit être détectée  : la personne ne sait pas vraiment d'où provient le malaise qui la paralyse, elle n'ose pas dire non, et va subir son propre consentement comme une agression à son encontre.

Ainsi, quels que soient les outils utilisés par les individus, c'est la maîtrise de soi qui doit être incarnée (intelligence du cœur), pas la maîtrise de l'autre (pouvoir de l'ego). Alors, en pleine conscience, il est parfois vu que la personne n'a pas sa place dans un espace bdsm/kinky, qu'elle-il doit être guidé-e vers des professionnels de la santé, et pas utilisé-e en tant que soumis-se alors que son consentement n'est pas éclairé.

Ce questionnement est aussi valable au sein d'un couple : vérifier que l'atavisme, les conditionnements ou tout simplement un manque d'assurance, ne sont pas le moteur du consentement. 

Le Domaine ouvre un espace de liberté certes, mais c'est aussi un laboratoire "en direct" concernant ces problématiques. Nous ne pouvons qu'inviter chacun à la vigilance, à l'introspection : les pratiques bdsm/kinky ne sont pas qu'une ère/aire de jeu pour adultes, c'est aussi l'occasion d'aller vérifier la maîtrise de soi, sa capacité à comprendre ses propres rouages mentaux, psychiques et égotiques, afin de ne pas prédater autrui. 

Lorsque ce prérequis est activé, le bdsm devient alors une mécanique d'évolution extraordinaire, un cadre structuré permettant de mieux comprendre les notions de pouvoir (et bien d'autres aspects encore !) qui affleurent au sein de toute relation humaine. 

Le Domaine sollicitera régulièrement des partenaires à même de débattre de ces sujets, dans le cadre d'un projet d'échange et de partage. Cet espace "écoute et sème" est gratuit et ouvert à tous, notamment aux jeunes majeurs qui gravitent autour du son chez nous et qui participent aux concerts organisés sur la place du village : ces soirées ne permettent pas d'approfondir ces questions, vous êtes donc chaleureusement invité à vous approprier ces réunions, afin de mieux comprendre les rouages de certaines pratiques.

Le Domaine

Mesnet Joséphau-Charrier

Lecture

- la roue du consentement (image ci-dessous de Betty Martin)

- Pas envie ce soir

- Céder n'est pas consentir